Les formations pour devenir commissaire-priseur

comment-devient-on-commissaire-priseur-1

« Adjugé, vendu » ! À en entendre ces deux mots, le métier de commissaire-priseur parait simple et à la portée de n’importe qui. Mais cette expression n’est que la partie émergée de l’iceberg ; la profession s’avère en fait beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air.

La description du métier

Le commissaire-priseur est un officier ministériel chargé de procéder à l’estimation et à la vente publique aux enchères des meubles et effets mobiliers corporels. Il peut être chargé soit des ventes judiciaires (saisie, dépôt de bilan, vente), soit des ventes volontaires (objets de particuliers ou d'entreprises). Après avoir analysé la provenance, la date de la production de l'œuvre et le nom de l'artiste, il détermine sa valeur et fixe un prix de vente de départ. Il crée alors le catalogue référençant toutes les œuvres de la vente et l'organise en contactant des acheteurs susceptibles d'acquérir les biens proposés. Il doit ensuite s'appuyer sur son aisance à l'oral, son sens de la mise en scène et sa capacité à susciter l'intérêt pour faire monter les enchères.

Les compétences et les études requises

Devenir commissaire-priseur n’est pas une mince affaire. La profession nécessite des compétences, un profil, des qualités et des études spécifiques.

Les compétences

Le futur commissaire-priseur doit avoir une excellente culture générale, forgée par la lecture régulière des quotidiens spécialisés dans le domaine de l’art et sa bourse (comme « La Gazette de l’hôtel Drouot »). Il se doit de connaître parfaitement le marché de l’art, ses tendances, son économie, ses pratiques… Il doit également avoir des compétences en droit (notamment commercial, notarial et européen) et savoir mettre en valeur les œuvres et objets qu’il vend. Son rôle est de séduire et convaincre les clients ; il doit donc être à l’aise devant une assemblée et avoir le sens de la mise en scène car les œuvres sont présentées une à une.

Les études requises

Deux solutions s’offrent à qui souhaite devenir commissaire-priseur :

  • La voie universitaire (ou en école) : il faut être titulaire d’un diplôme en droit et en histoire de l’art, arts appliqués, archéologie ou arts plastiques, tous deux niveau bac +3. Ces diplômes permettent de se présenter à l’examen d’accès au stage de commissaire-priseur dont les épreuves écrites et orales sont d’ordre juridique et artistique. Le succès à cet examen débouche sur un stage rémunéré de deux ans et l’habilitation à diriger des ventes volontaires. Pour effectuer des ventes judiciaires, il faut passer un examen d’aptitude judiciaire qui comporte 3 épreuves orales de 30 minutes sur la règlementation professionnelle, la pratique des ventes et le droit.
  • La voie professionnelle : après 7 années d’activité comme clerc ou salarié au sein d’un office de vente volontaires, il est possible de passer un examen d’aptitude volontaire ; puis comme pour la voie universitaire, vient ensuite l’examen d’aptitude judiciaire.

Le statut légal du commissaire-priseur

Le titulaire d’un tel certificat a un statut de profession libérale. Il peut alors décider de s’installer à son compte ou de s’associer dans une entreprise elle-même agréée, dite Opérateur de Ventes Volontaires, plus communément appelée Maison de vente.

Il peut aussi, s’il le souhaite, passer un dernier examen. Non obligatoire, celui-ci est néanmoins indispensable pour diriger des enchères judiciaires. Un commissaire-priseur judiciaire mène les ventes des biens saisis par les autorités, effectue des expertises pour les tribunaux, ou participe aux liquidations judiciaires. Des activités très réglementées, mais bien rémunérées, et qui n’empêchent par ailleurs pas de continuer à s'occuper de ventes aux enchères volontaires.

Un commissaire-priseur judiciaire peut-il être salarié ?

Depuis les lois du 20 juillet 2011 et du 30 janvier 2012, de libéralisation des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, le commissaire-priseur judiciaire dispose de la faculté d’exercer sa profession en qualité de salarié.

Le commissaire-priseur judiciaire salarié est pleinement membre de la profession et en exerce la totalité des attributions.

Le décret du 30 janvier 2012 relatif aux commissaires-priseurs judiciaires, pris en application de cette loi, définit les conditions selon lesquelles les commissaires-priseurs judiciaires salariés exercent leurs fonctions en conciliant l’indépendance professionnelle, la subordination liée au contrat de travail et la qualité d’officier public. Ainsi, il est tenu de respecter les obligations et les interdictions de sa profession.

Le salaire et les évolutions de carrière

Le commissaire-priseur est payé sous forme d’honoraires, au pourcentage des ventes effectuées. En effet, sa commission sur chaque objet vendu est étroitement liée à la somme atteinte au moment de l’adjudication. Toutefois, selon les enquêtes, on estime les revenus annuels entre 56 000 et 80 000 euros par an. La maison de vente prend un pourcentage sur les ventes dites adjudications, entre 5 et 15%, en plus de ses frais de 10 à 25%. Le commissaire-priseur associé à une maison est intéressé aux résultats de l’entreprise. Après des années de vente, le commissaire-priseur peut devenir associé d’une maison de vente ou expert d’art.